Accueillir la diversité culturelle : une formation qui ouvre l'esprit...

Voilà plusieurs années déjà que j'anime des formations autour de l'accueil de la diversité culturelle notamment des enfants et des familles. Je tâtonnais... Dans chacune de mes formations, je recherche de multiples manières ludiques de faire vivre aux stagiaires ce que je vais ensuite leur expliquer de manière théorique. Expliquer une notion prend parfois peu de temps, les stagiaires valident, mais il est nécessaire de passer par le vécu pour intégrer de manière plus appuyée une posture.

Et ça y est ! Depuis l'automne dernier et après 5/6 ans de réflexion et d'ajustements, j'ai enfin créé les expérimentations qui me permettent d'évoquer : le sentiment d'être exclu d'une culture, le fait que la culture se situe aussi dans des dimensions anodines du quotidien et, enfin, que l'exclusion pour différence culturelle est au cœur de multiples enjeux complexes.

En début de semaine, j'ai eu le plaisir d'animer une formation sur l'accueil de la diversité culturelle de l'enfant auprès de professionnelles de la petite enfance. L'ensemble des expérimentations que nous avons effectuées, l'ensemble des échanges notamment de la part des professionnelles présentes issues de cultures différentes qui formulaient leur sentiment d'étrangeté à leur arrivée en France ont permis à chacune d'entre elles de réfléchir à l'accueil de la diversité culturelle.

Et quel plaisir de leur rappeler que l'étranger est surtout celui qui nous semble "étrange", "pas connu", "pas familier". Il peut donc s'agir de quelqu'un qui vient du même pays que soi, mais pas de la même région ou, plus communément même, pas du même milieu social que soi. Car, oui, les différences culturelles ne se rencontrent pas seulement avec celui ou celle qui vient d'un autre pays, mais aussi avec celui ou celle qui a reçu les codes d'un autre milieu social... Et, quand les publics cumulent ces 2 différences, l'entrée en communication peut parfois s'avérer plus complexe.

La réponse à tout cela ? L'absence de jugement de valeur sur les pratiques et pensées d'autrui et, également, surtout en ce qui concerne la petite enfance, accepter de ne parfois pas comprendre les pratiques parentales. Nous ne sommes nous mêmes pas toujours capables d'expliciter de manière rationnelle nos pratiques parentales. Il n'y pas de raison pour que des parents venant d'autres cultures soient systématiquement en capacité de le faire. Et, finalement, s'il n'y aucun problème de sécurité en jeu, les professionnelles n'ont pas de raison de juger, voire recommander l'interdiction de cette pratique.