Des jeux coopératifs à valoriser en temps périscolaire...
Une fois par mois, en moyenne, j'ai le plaisir d'animer une formation sur l'animation par le jeu dans le temps périscolaire.
Et c'est toujours agréable de valoriser les jeux de groupe coopératifs auprès des professionnels de l'enfance grâce à un dispositif de formation élaboré tout au long de mes 20 années d'expérience.
Quelle surprise de constater que les jeux de groupe compétitifs sont souvent proposés dès la maternelle, par les enseignants, par les animateurs périscolaires...
... pour apprendre aux enfants à attendre leur tour... alors que les élèves de maternelle passent une majeure partie de leur journée à attendre leur tour : pour aller aux toilettes, pour avoir la parole, pour obtenir l'attention de l'adulte...
... pour apprendre la frustration aux tout-petits... alors que la majorité des élèves de maternelles sont de nos jours en collectivité a minima de 8h30 à 16h30, voire de 7h15 à 19h00.
... pour apprendre aux enfants à devenir de "bons perdants"... alors qu'une grande partie des adultes a des difficultés à être "bon perdant", mais aussi "bon gagnant".
Si nous ajoutons à cela que les jeux compétitifs requièrent des compétences sociales au top alors même que les 3/6 ans sont en pleine socialisation et acquisition de ces compétences, il est clair que les jeux compétitifs ne sont pas à favoriser en maternelle.
En élémentaire, ces jeux compétitifs sont à éviter également en accueil périscolaire, surtout sur le temps méridien. Ces jeux favorisent souvent des comportements contraires aux règles de vie de la collectivité : des comportements violents, du bruit, de la "triche", etc. Ils favorisent également les tensions, d'éventuelles injustices d'arbitrage de la part de l'animateur.trice, les frustrations des "mauvais perdants", les frustrations liées au comportement des "mauvais gagnants", etc. Et, surtout, les contraintes organisationnelles du temps méridien (voire du temps périscolaire dans son ensemble) ne permettent pas de prendre le temps de gérer tout ce bouillonnement comportemental et émotionnel et les enfants entrent en classe "chargés", peu disponibles pour les apprentissages formels proposés par les enseignant.e.
L'objectif de ma formation est donc de faire vivre aux stagiaires la différence d'ambiance entre les jeux coopératifs et les jeux compétitifs, de leur démontrer qu'un jeu coopératif peut aussi permettre de se défouler, que "gagner" n'est pas une condition sine qua none du plaisir du jeu. Bien sûr, je leur délivre tout le corpus de jeux coopératifs que nous avons expérimenté et, enfin, des ressources pour que ces stagiaires puissent explorer d'autres jeux encore.
Alors... Pourquoi illustrer cet article avec une partie de Jenga, jeu de compétition bien connu ? Parce que j'utilise ce jeu pour démontrer qu'il est possible de proposer certains jeux de société d'adresse en version coopérative, en périscolaire (temps méridien - soir) et d'en faire un grand moment de coopération et de partage entre animateur.trice et enfant...
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